PMA américaine, l’Eldorado pour les désespérées ?

Je suis tombée sur cet interview du Pr Oliviennes par le Collectif BAMP. Que les PMA françaises sont sous-équipées, qu’elles font face à de nombreux blocages éthiques, que leurs protocoles sont peu diversifiés, qu’elles maîtrisent peu ou mal des causes d’infertilité  pourtant très répandues (telles que l’endométriose), qu’il y a très peu de recherches scientifiques, on le sait. Toujours en quête de mon Plan B, et voyageuse dans l’âme, je me demande s’il ne sera pas temps, si mon futur TEC est un échec, d’aller faire un tour aux US et présenter notre cas à quelques centres à la pointe de l’autre côté de l’Atlantique. Avant que ma réserve ovarienne n’en prenne un coup, les années passant.

Je suis pourtant suivie par l’un des meilleurs centres en France. Dixit le classement sorti en 2013. Pourtant, même si j’ai confiance en notre spécialiste, j’ai quand même l’impression que les protocoles proposés sont très standardisés.  Et surtout, en France, les équipes n’ont pas une approche exhaustive dès le départ, elles procèdent par étapes. Et on accumule, d’année en année, de nouveaux problèmes diagnostiqués au compte goutte.

Au tout début, notre seul problème était pour moi une trompe bouchée, et pour mon mec un spermo pas top. On nous aurait dirigés vers une IAC si nous n’avions pas habité à l’étranger. Je n’ose imaginer le temps que nous aurions perdu… Car aujourd’hui, le tableau est bien moins reluisant qu’au départ : trompe gauche enlevée, adhérences, endométriose, sur-activation immunitaire.

Alors oui, peut-être que cela vaut la peine d’aller voir comment cela se passe ailleurs qu’en France. Je suis un peu folle d’anticiper à ce point un futur échec. Je me sens sombrer de plus en plus, à l’approche de mon TEC. Je me débats comme je peux, passe mon temps à faire des recherches sur le net. J’ai peur d’un nouvel échec, j’ai un nœud de stress qui ne me quitte jamais. Je me sens vide de tout, sans avenir, sans envie.

 

Extrait de l’interview :

BAMP : Y a t-il une important différence de moyens entre le public et le privé ?

Pr François Olivennes : Il y a effectivement une différence de moyens, mais même dans les centres privés un laboratoire de fécondation in vitro ultra performant coûte très cher. Un incubateur coute par exemple 150 000 euros pièce. Au centre de  la Muette, on a réussi avec le temps car des audits ont été faits il y a 6 ou 7 ans, et de lourds investissements ont été faits. Mais même aujourd’hui à la Muette, qui dispose d’ un laboratoire bien équipé, on ne peut pourtant pas s’aligner à nombre de tentatives égales par exemple avec le centre de ce médecin où j’ai travaillé, Rosenwaks, qui est un des meilleurs centres du monde à New-York. Quand on va là-bas en tant que Français, c’est le jour et la nuit. L’interview intégrale ici.

Ayant parcouru rapidement les stats de la clinique du fameux Rosenwacks, plus de 29% de succès pour les femmes de plus de 38 ans… et dire que ce ne sont même pas les stats moyennes en France. Ok ok, il faut prendre avec précautions ces données, mais quand même…

12 réflexions sur “PMA américaine, l’Eldorado pour les désespérées ?

  1. Ma belle Malaicca, la PMA fait un carnage sur notre moral et nous enlève cette légéreté de vie. Endométriose, FIV, échecs, examens c’est éprouvant et nous ne devrions pas devoir vivre tout ça. Et comme toi, j’envisage chaque fois un plan. Là je vais passer au plan D ! Si ton cœur t’oriente vers les états-unis, va-y fonce. Comme tu dis ils sont à la pointe de la technologie. Des bisous de soutien

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    • Yep… Je viens de lire ton article… J’ai la même colère, la même tristesse. C’est notre échange de tout à l’heure qui justement m’a donné envie de fouiller d’autres alternatives, d’écrire sur ce sujet. Tu vois, par exemple, on ne me propose pas d’opérer mon endométriose. Je me demande si c’est le bon choix. De toute façon je suis déjà peut-être déjà trop « vieille ». Ailleurs les spécialistes ont peut-être d’autres protocoles. Il est peut-être encore temps.Beaucoup de « peut-être ». Je n’habite pas à Paris, mais à l’étranger, loin. Avec les traitements, je viens souvent.

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  2. Je voulais revoir ton blog/histoire avant de te répondre. 37 ans trop vieille, tu te fous de moi!??! j’en rêve des 37 ans!!! Si j’étais à ta place, je mettrais le transfert en stand by avec le noeud au bide et j’irais faire un 2e tour de piste des médecins pour savoir ce qu’ils en pensent. Et je commencerais par voir un médecin qui reprend tout de zéro avec méthode. Lis les commentaires de Carotte dans mon article si tu ne me trouves pas objective sur le médecin dont je parle.

    Honnêtement, s’il n’y avait pas eu la PMA, je n’aurais pas opéré mon endométriose, je considérais que je n’avais pas de symptômes. Mais sur le plan digestif, les douleurs tolérables avaient évolué pour devenir fulgurantes, par moments. Et je commençais à me demander si je ne devrais pas consulter pour ça (mais comment expliquer une très forte douleur mais pas tt le temps…), donc à terme peut-être que j’aurais été obligée de faire qq ch indépendamment de la PMA. Les médecins hésitent à toucher aux ovaires mais tu en as aussi ailleurs, alors peut-être que tu auras des avis plus tranchés, clairement ça vaut le coup de poser la question, à la fois à un gynéco de PMA et à un chirurgien (je pars du principe que le chirurgien est moins pondéré dans sa décision de « chirurger » et voit moins les conséquences de sa chirurgie). Garde en tête que l’endométriose, on connait mal son mécanisme et ses conséquences. Mais rien que ça justifie que ton dossier soit revu par qq d’autre, sans parler du fait que ta thyroïde a été détectée pour la Fiv 4 seulement.
    Même si tu décidais de tenter ta chance aux Etats-Unis (putain ça secoue cette itv d’Olivennes), il faudrait que tu aies un dossier propre= les bons examens dont on est sûr qu’ils ont été bien faits et bien interprétés, et récents pour ceux qui datent trop, et peut-être compléter avec ceux qu’on n’a pas encore fait…

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    • Admettons que je me lance dans la chirurgie. 37 ans et demi. Le temps de trouver un bon chirurgien, faire l’opération : 6 mois. Le temps de récupérer ( sans parler du risque de poche à cause des intestins) : 6 mois au moins. Cela reporterait un prochain essai à dans au moins un an. J’aurais près de 39 ans. En fait aujourd’hui je ne crois pas avoir vraiment le choix. Mais tu as raison, je vais creuser le sujet, car pour l’instant ce sont mes propres déductions.

      J’ai relu tes échanges avec Carotte, qui est ce spécialiste/PMA qui a repris ton dossier et découvert le pb de ton mec?

      Donc reprenons, je continue mon TEC de janvier : l’annuler me ferait tomber au fond du trou. Et je n’ai pas encore testé de protocole sur cycle substitué, qui sait? Si mon endométriome est trop présent, je ferai stopper.
      Je verrai mon spécialiste fin janvier pour le bilan si le TEC a foiré, et je lui demanderai un plan d’attaque anti-endométriose.

      Entre temps, il faut que :
      – je fasse cette fichue IRM, je vais demander à mon médecin traitant fin décembre, j’espère que ce sera possible ;
      – j’identifie THE chirurgien spécialiste de l’endométriose en France, et prendre RV au plus vite ;
      – que je discute avec mon mec de cette piste PMA aux US et que j’entre en contact avec ce Rosenwaks ou sa clinique aux US.

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      • Tu caricatures un peu. Je ne sais pas si j ai vu THE chirurgien mais j ai eu rdv en qq jours et il m a opérée 5 jours plus tard. Sur la foi de l examen fait plus de 3 avant et la palpation. On peut essayer d avoir un enfant sur le cycle suivant.
        L endométriose n est peut être pas le seul point d interrogation de ton parcours donc ne fixe pas trop là dessus non plus.
        Le dr dont on parle c est celle qui bosse avec Oli-vennes, Dr D. Là par contre il faut du temps pour prendre rdv, j ai pris rdv fin août pour mi novembre. Tu peux peut être demander à être appelée en cas de désistement, c est ce que j ai fait avec d autres médecins quand les dates me paraissaient lointaines.
        C est toi qui vois comment mener ta barque, je ne prétends pas détenir la vérité mais si j étais à ta place, plutôt que faire la fiv 4 en pensant déjà qu elle va probablement foirer et que les États Unis te donneront plus de chances, je mettrais en stand by pour être sûre ne pas passer à côté de qq ch.

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      • Rhooo j’hallucine…. La fameuse consœur du Dr Oliviennes… J’ai hésité avec elle et celui qui me suit actuellement quand j’ai voulu changer de PMA. D’après mes recherches et les témoignages que j’avais trouvés, leurs approches étaient assez similaires. Pour l’endo, oui je sais, mais comme c’est nouveau…. Je fais un peu une fixette. Je suis en phase de cogitation intense…. Et cela fait du bien d’échanger , merci beaucoup pour ça.

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      • Tu me diras par mail si tu veux qui te suis et comment tu le trouves? Ça peut être bien qu on se donne le mot quand l une ou l autre en a besoin.
        Merci à toi d avoir rebondi, ça me fait du bien ces échanges, c est un moment difficile pour moi.
        J ai un côté un peu velléitaire qui n aboutit pas, mais je me suis même dit qu il pourrait y avoir une ou deux « référentes » par examen pour donner des noms de praticiens en off et expliquer comment ça se passe du pont de vue de la patiente (ou du patient). Je sais, je vais un peu trop loin…

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      • Excuse moi, c est vrai que c est pas une fiv mais un Tec, si je te parlais de mettre en stand by c était bcp par rapport à la sécu, dans ce cas je ne suis pas sûre que ça joue. Nous avions laissé des ovocytes au congél après échec de recueil en fiv 4 pour avoir la possibilité de faire plusieurs tentatives de fiv sur cycle spontané, puis on a récupéré les ovocytes vitrifiés qu on a ajoutés à ceux qui avaient été ponctionnés lors de la dernière tentative. Tu sais tout sur nos ruses employées pour prolonger le parcours.

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